- MANS (LE)
- MANS (LE)MANS LEChef-lieu du département de la Sarthe, ancienne capitale du Maine, située dans la région de programme des Pays de la Loire, la ville du Mans comptait 148 400 habitants en 1994 et la communauté urbaine, constituée de huit communes, 186 100 habitants.Le Mans offre, par la vigueur de sa croissance comtemporaine, un cas original de développement urbain. Au confluent de la Sarthe et de son affluent l’Huisne, il fixe dès l’Antiquité, sur une butte calcaire facile à défendre, une importante croisée de routes, de Paris vers la Bretagne, de la Normandie vers la Touraine et l’Anjou (Subdunum). Mais Le Mans a vécu replié dans l’histoire. Capitale d’une petite province pressée entre de puissantes voisines, isolé dans des landes incultes, elles-mêmes prisonnières d’un épais bocage, délaissé par le transit nantais qui lui préfère la Loire et sa batellerie, il n’est jusqu’au XIXe siècle qu’un marché (céréales, poulardes, bœufs pour Paris) animé par quelques industries (forges, étamines, couvertures, toile de chanvre, tanneries, bougies). La ville ne comptait en 1826 que 18 000 habitants alors qu’Orléans en avait 43 000, Caen 36 000, Angers 33 000, Rennes 30 000 et Tours 22 000.Le Mans a dépassé Caen et Angers, talonne Orléans et se rapproche de Rennes. Sa fortune lui est venue du chemin de fer. Étape sur la ligne Paris-Rennes évinçant Alençon (1854), il nouait aussitôt sur sa gare des relations régionales actives et s’équipait en 1865 d’un triage. Le transfert à son profit de la ligne Paris-Nantes, lors de la création de la S.N.C.F., lui donnait en 1938 sa revanche sur la Loire, consacrant son rôle de «plaque tournante de l’Ouest». L’industrie a suivi. Une fonderie, des ateliers de construction automobile et de matériel ferroviaire, des opérations de décentralisation après 1918 et après 1945 (constructions aéronautiques, armements, pompes hydrauliques, matériel électrique et électronique, matières plastiques, produits photographiques, couleurs fines), l’installation de Renault en 1936, (pièces détachées d’automobiles, tracteurs, 8 000 ouvriers) ont progressivement élargi l’éventail des fabrications. La ville est toujours, dans les années 1990, le siège d’industries et d’entreprises diversifiées: mécanique et automobile, électronique et électromécanique, agroalimentaire, plastique, grande distribution. Marché actif, berceau de la coopération agricole dans l’Ouest, siège du syndicalisme agricole et de mutuelles d’assurances, centre touristique (enceinte gallo-romaine très bien conservée, cathédrale romano-gothique Saint-Julien, maisons anciennes du Vieux Mans, jardins), Le Mans organise chaque année depuis 1923 une course automobile devenue l’une des plus célèbres du monde, les Vingt-Quatre Heures (plus de 200 000 spectateurs).La ville est restée très marquée dans sa physionomie par ses mutations modernes. Tout autour du noyau primitif se sont édifiés des quartiers de maisons individuelles, «grandes mancelles» bourgeoises et «petites mancelles» ouvrières. La cité ouvrière, surtout, a connu une prolifération incroyable, faisant du Mans une ville basse, démesurément étendue (576 km de voirie). Dans les années 1950 et 1960, on a construit des grands ensembles pour faire face à l’afflux de population dû à la croissance industrielle et à l’exode rural (cités Ronceray-Glonnières, Épine, Maillets et Sablons). Dès 1977, la tendance s’est inversée et les quartiers plus récents (Vauguyon, les Bruyères, le Petit-Vert-Galant, Saint-Victeur, Gazonfier, le Miroir) témoignent d’un souci d’équilibre entre pavillons individuels et logements collectifs. Dans le même temps, les cités H.L.M. plus anciennes ont été réhabilitées. Le peuplement a débordé sur les communes voisines, au sud, Allonnes et Arnage, au nord, Coulaines, à l’est, Yvré-l’Évêque, qui font partie, depuis 1971, de la communauté urbaine du Mans. Dans l’agglomération, seize zones d’activité peuvent accueillir des entreprises, dont certaines sont liées aux technologies de pointe (la ville s’est d’ailleurs dotée d’une université et d’un institut universitaire de technologie). La ville est bien desservie, tant au niveau routier que ferroviaire: depuis 1989, le T.G.V.-Atlantique met Le Mans à moins d’une heure de Paris.
Encyclopédie Universelle. 2012.